La communication de nos disciplines, pour montrer les contenus de formation, les activités mises en œuvre, ou les événements de la vie des établissements est devenue très efficace en passant par les canaux numériques et les applications mobiles.
Les chiffres liés aux usages numériques des jeunes 15-20 ans montrent tout l’intérêt à occuper ces canaux, en plus de ceux plus institutionnels1. Ces supports sont plus adaptés au public visé : le lycéen ou l’étudiant est directement atteint, mais également la sphère familiale et amicale dans son ensemble. Les systèmes de “like” ou “j’aime” permettent de renforcer la visibilité des ressources et leur diffusion à toujours plus d’interlocuteurs.
1 Sondage Diplomeo 2019 sur les comptes possédés par un échantillon de 4300 jeunes :
Instagram : 81 %, Snapchat : 74 %, Facebook : 61 %, Twitter : 33 %, LinkedIn : 23 %, Pinterest : 17 %, Tik Tok : 10 %.
Exemples de publication sur la section STL et sur les AT au laboratoire, Instagram des sections STL du lycée Senghor d’Evreux, sur smartphone :
La diffusion virale des publications augmente ainsi progressivement le nombre d’abonnés, de même que le “bouche à oreille”. Les exemples d’établissements qui seront évoqués dans cet article montrent de bonnes surprises quant à la rapidité de diffusion de l’information.
Usage du réseau social : Instagram, Facebook, Twitter, les autres... Quel support pour quels usages ?
Les réseaux sociaux “traditionnels” tels que Facebook sont maintenant bien moins utilisés par les élèves et étudiants, au profit de nouveaux médias plus immédiats et graphiques, notamment Instagram (la chute de Facebook est particulièrement marquée chez les moins de 18 ans, dont moins de 50 % possèderait désormais un compte1).
D’où l’intérêt d’Istagram, outil qui trône désormais en tête des usages, pour une section de formation : communiquer par l’image ou la vidéo est en adéquation avec les attentes des 15-20 ans qui délaissent souvent l’usage du “commentaire” que l’on retrouve dans d’autres plateformes telles que Facebook ou Twitter.
Le côté immédiat et dynamique de sources photos ou vidéos peut être tiré à l’avantage d’une communication professionnelle : bien encadrée, bien maîtrisée, on accède aux contenus directement avec une mise en valeur finalement plus efficace que sur une page web classique.
Les interfaces simples de ces applications permettent de rassembler les images par micro-thématique, ce qui est beaucoup plus efficace que le défilement parfois long type Facebook ou le lien-clic (type Tweeter). Le mode d’affichage assez simple de ces applications s’apparente à un mind mapping par l’image dans la structuration de l’information.
Exemple de structuration par thématique sur l’Instagram du BTS ESF du lycée Jean Rostand de Caen :
Exemple de structuration thématique d’activités technologiques au laboratoire sur l’Instagram des sections BGB du lycée Senghor d’Evreux :
Quel intérêt pour un établissement ou une section ?
Les intérêts de ces outils de communication sont doubles :
Intérêt pour la promotion de l’établissement ou la section : permet de présenter ses contenus disciplinaires, ses actions, ses locaux… Instagram est une forme de portes-ouvertes numérique, même si elle ne permet pas d’intéraction directe avec les acteurs.
Intérêt pédagogique pour les élèves : inciter les élèves à publier des contenus sur l’Instagram de leur établissement permet de travailler des compétences de communication. Exemple : en BTS ESF, pour les enseignements complémentaires de la Communication et des Arts Appliqués, cela représente un intérêt professionnel car ces pratiques sont aujourd’hui très recherchées et utilisées. Les applications des ces compétences peuvent être mises en jeu dans le cadre des Travaux Pratiques à Visée Éducative (contenus à visée pédagogique), voire en Actions Professionnelles (présentations d’actions et de contenus).
Indépendamment d’activités pédagogiques, le fait de participer à des publications Instagram crée une sorte d’émulation auprès des élèves, notamment lorsqu’il s’agit de publier des situations liées à des temps de formation, par exemple pour les activités pratiques.
En résumé, les finalités d’un Instagram de section peuvent être :
La présentation des actions pour une diffusion au public. La mise en valeur des actions des apprenants permet de présenter nos filières à un public non initié, éventuellement en recherche d’informations sur leurs contenus (notamment dans le cadre de l’orientation).
De manière plus large, la présentation des événements de la vie de l’établissement permettent la promotion de l’établissement, de son actualité, des événements type journée portes-ouvertes.
La mise en œuvre d’une situation d’enseignement, en particulier sur la communication. L’objectif n’est alors pas forcément la communication vers un public, mais plutôt la réalisation de la communication en tant que telle ; son design, la sélection de ses contenus.... Instagram est alors le support d’un apprentissage ; celui qui fait passer d’un usage de représentation quotidienne et personnelle à celui d’une communication professionnelle qui cadre et codifie son information, cible et touche son public d’intérêt.
Quelles difficultés, quelles limites ?
Le biais principal des ces outils réside dans la difficile maitrise des données, ces outils appartenant aux GAFAM2. Le respect de la RGPD peut aussi créer des difficultés.
On trouve “de tout” sur internet et les réseaux sociaux et une forme de méfiance se développe avec l’usage de ces outils. Il est donc important de garder un ancrage soigné plus “traditionnel” en parallèle, notamment par les outils institutionnels (sites web des établissements, …), comme forme de garantie et de fiabilité des informations.
2 Instagram appartient à la maison mère Facebook.
Éviter d’utiliser des données personnelles et prendre soin de créer un compte dédié à un usage professionnel.
Un responsable doit alimenter le compte et réaliser les publications, ce qui permet une modération a priori des contenus diffusés. L’accès administration ne doit pas être donné aux élèves et étudiants.
Une modération a posteriori peut être nécessaire pour contrôler les commentaires laissés par les abonnés au compte.
Le droit à l’image : s’assurer de filtrer les contenus à diffuser, et vérifier la nécessité ou non de faire remplir des autorisations de diffusion.
Format de publication : se limiter à de petites vidéos de quelques secondes. Pour les photos, cibler un nombre de 2 à 4 photos pour un travail de publication. regrouper les photos et les vidéos par thématique.
La fréquence des publications doit être régulière pour montrer la vie du canal, mais pas trop au risque “d’inonder” les abonnés, environ 1 à 2 thématique(s) publiée(s) par mois pour les lycées Rostand et Senghor pris en exemple ici.
Remarque sur la connectivité :
La bande passante dans un établissement peut constituer un point limitant si l’usage d’Instagram sur smartphone est fait en classe avec les élèves, notamment pour des publications ou consultation de vidéos. Si le wifi pédagogique est disponible dans l’établissement, la bande passante sera sollicitée. Il est utile, en cas d’ouverture de l’accessibilité vers un nouvel outil à usage populaire, de faire un test de quelques semaines pour surveiller la bande passante et vérifier si les usages n’impactent pas trop le débit. Pour un lycée tel que Jean Rostand à Caen (environ 1800 élèves et étudiants), les changements s’avèrent imperceptibles.
A défaut de wifi pédagogique, la question des “datas” disponibles sur les forfaits des élèves peut se poser...
Utilisation, tutoriels et mise en place d’un compte Instagram :
Exemple basique d’installation et de configuration pour les débutants :
https://youtu.be/hTryfrJuXRw
Quelques astuces pour améliorer la diffusion de vos publications :
1-Décochez « Compte privé » dans votre profil
Si votre compte est public, beaucoup plus de personnes seront susceptibles de voir vos publications et donc de s’abonner à votre compte.
2-Utilisez des # hashtag dans toutes vos publications
Vos publications se rapportent le plus souvent à un thème ou plusieurs thèmes. En utilisant des #, les utilisateurs pourront voir vos photos et vidéos dans le fil d’actualité de ces #. Ils pourront donc décider de s’abonner à votre compte.
3-Publiez du contenu de qualité
Cette astuce semble logique et pourtant elle n’est pas forcément appliquée. Si vous ne suscitez pas l’envie de découvrir vos prochaines publications, vous pouvez être certain que peu de gens vous suivront. Soignez la qualité des photos et des vidéos.
4-Ayez des interactions avec les autres utilisateurs Instagram
Pensez à mentionner ou identifier des personnes sur vos publications afin qu’elles les consultent. Si vous faites cela de manière pertinente, vous verrez que votre réseau va rapidement s’étendre car les gens vous mentionneront également et leurs abonnés découvriront votre compte.
L’Instagram du BTS ESF du lycée Rostand de Caen :
L’instagram des sections STL et BTS BioAC du lycée Senghor d’Evreux :